Outil familier du comptable, de l’expert-comptable et du commissaire aux comptes, l’état de rapprochement bancaire est un outil parfois méconnu du dirigeant.
Or, il s’agit d’un contrôle de base que chaque dirigeant doit effectuer et qui répond à la question : est-ce que la « trésorerie comptable » de ma société (c.-à-d. l’ensemble des opérations de trésorerie enregistrées dans les comptes 512) correspond à ma « trésorerie bancaire » (c.-à-d. les opérations de trésorerie qui apparaissent sur mes relevés bancaires) ?
La logique voudrait que les deux soldes soient identiques en fin de période.
En réalité, il existe souvent une différence de soldes entre les deux positions à la même date.
Ce décalage peut être normal ou anormal et s’explique par :
– L’existence de mouvements de trésorerie qui figurent en comptabilité mais pas encore sur le relevé bancaire.
– L’existence de mouvements de trésorerie qui figurent sur le relevé bancaire mais pas encore en comptabilité.
Exemples de mouvements de trésorerie figurant en comptabilité et pas sur le relevé bancaire :
– Chèque émis par la société mais non encore présenté par son bénéficiaire (ex : règlement d’un fournisseur, solde de tout compte d’un salarié)
– Remises de chèques ou d’espèces effectuées en fin de période et n’apparaissant pas encore sur le relevé (ex : chèque déposé le 31 décembre et comptabilisé par la banque début janvier)
– Dépense ou recette comptabilisée deux fois
– Coquille sur le montant comptabilisé (ex : inversion des chiffres)
Exemples de mouvements de trésorerie figurant sur le relevé bancaire et pas en comptabilité :
– Frais bancaires facturés à tort
– Prélèvement effectué à tort (fraude par exemple)
– Erreur sur un montant comptabilisé par la banque (ex : montant mal retranscrit)
– Prélèvement bancaire non comptabilisé
– Virement reçu non comptabilisé
Le solde comptable corrigé des écarts identifiés doit être égal au solde bancaire mentionné sur le relevé bancaire au centime d’euro près.
Cet état de rapprochement bancaire permet au dirigeant de déceler les erreurs de la banque pour en demander la correction et les erreurs de la comptabilité pour les rectifier (voire d’identifier une fraude de son comptable).
Idéalement, ce contrôle est fait mensuellement.